Un petit monde si complexe 

Parution 25.10.2014 - Lettre 58

 

Il est loin le temps insouciant où nous lisions avec délices "Small World" de David Lodge. C'était en 1984 ; c'était il y a trente ans.

Voici une lettre qui place face à face tous les acteurs impliqués par un cas de plagiat.

• Un éditeur d'une collection prestigieuse de livres (ayant édité l'ouvrage du présumé plagieur)

• Un rédacteur en chef de revue scientifique (ayant refusé un article au motif d'auto-plagiat)

• Un président d'université (celle du présumé plagieur)

• Un doyen d'établissement académique (au motif de  la demande de protection juridique de l’auteur de la lettre)

• Un président de commission d'intégrité d'une association scientifique

• Un auteur se disant victime du rejet de son article

• Son co-auteur, présumé auto-plagieur et plagieur.

• Nous–mêmes

Ne serait-il pas temps que ces acteurs tirent la corde dans le même sens ?

 

xxx, le xxx octobre 2014 

xxxx
Professeur xxxxxx
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xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
Email : xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx                                                                                                                                     

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Editeur Senior
Editions xxxxxxx France
xxxxxxxxx

Copie :

Pr xxxx xxx, Président de la Commission Plagiat de la xxxxx
Pr Michelle BERGADAA, xxxxxxxxx
xxxx, Rédacteur en Chef de la revue xxxxxx
Pr xxxxxx, Président de l’Université de xxxxxx
Pr xxxxxxxx, Doyen de la Faculté, xxxxxx
 Mr xxxxx, Auteur du livre intitulé xxxxxxx

Objet : plagiat et auto-plagiat

 

Mxxxxx,

J’ai pris connaissance en date du xxx octobre 2014 du mail du Rédacteur en chef de la revue xxxxx nous informant - mon co-auteur, xxxx et moi-même - du retrait de la publication de notre article en raison de l’auto-plagiat de mon co-auteur alors que cet article avait été accepté en avril 2014 pour publication dans sa revue (cf. pièce jointe).

Après une vérification attentive des faits évoqués dans son mail par le Rédacteur en Chef de la revue, il s’avère qu’il y a eu auto-plagiat de notre article et plagiat de mes propres écrits. En effet, certains passages de l’ouvrage intitulé « xxxxxxx » paru récemment chez xxxxx France sont copies conformes de certaines parties de notre article (cf. pièces jointes concernant le chapitre xx de l’ouvrage et notre article).

Or, en vertu de l’article L 121-1 du Code de la Propriété intellectuelle, l’auteur  - donc ici moi-même - jouit d’un droit moral sur son œuvre perpétuelle, inaliénable et imprescriptible. Par conséquent, je souhaiterais que cet ouvrage de xxxxx soit retiré de la vente dès réception de cette lettre car sa publication est postérieure à l’acceptation de l’article.

Par ailleurs, xxxxx, Rédacteur en Chef de la revue xxxxx, notera qu’il a pris sa décision de manière unilatérale, alors même qu’il s’agit ici d’un cas de plagiat, mais aussi d’un manquement à l’intégrité car je n’étais pas informé de la publication des parties en entier de notre article dans l’ouvrage de Mr xxxxx.

Je lui demanderai donc de reprendre en considération un article sous mon nom et sous une forme à définir puisque j’ai consacré du temps à celui qu’il vient de rejeter, ce dès que vous-même Editeur de xxxxx aurez retiré le livre de la vente.

Je place d’ores et déjà le Pr xxxx en copie cette lettre, car je souhaite qu’il introduise une plainte à la Commission Plagiat qu’il préside au sein de la xxxx. Je lui demande de considérer que je suis triplement victime : d’une part pour le temps « perdu » à écrire cet article, d’autre part pour le plagiat de mes écrits dans le chapitre xxx du livre de xxxxx et, enfin, pour rétablir le fait que mon honneur doit être rétabli, étant donné que je ne suis en rien complice.

Je place également en copie cette lettre le Pr xxxx, Président de l’Université xxxx et la Pr Michelle BERGADAA, pour la réputation de mon établissement et de la recherche française dans notre domaine. En effet, d’autres écrits sont en cours avec des collègues d’autres pays et ils vont de facto devoir être interrompus par ces faits avérés de plagiat et auto-plagiat.

Enfin, je place en copie xxxxx, Doyen de ma Faculté xxxxx afin de bénéficier de la protection juridique de mon établissement si le recours à la justice devenait nécessaire.

Restant à votre disposition et dans l’attente de vous lire, je vous prie d’agréer, xxxx, l’expression de ma haute considération.

xxxx

 

N.B.

Pour que vous puissiez vous rendre compte de l’étendue du plagiat, j’ai surligné les passages du chapitre xxx de l’ouvrage de xxxx qui sont copies conformes de certaines parties en entier de notre article, avec quelques remarques vous permettant de mieux appréhender les éléments.