Tempête à Tahiti 

Parution 16.01. 2011 - Lettre 38


En juillet 2010, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche de France était averti qu'une tentative de plagiat se serait produite sur un ouvrage en cours de publication. Intrigués, les collègues de cette professeure conduisent une enquête rétrospective.

• Accéder à la lettre au Ministre

Quelle ne fut pas leur stupeur de voir que Louise Peltzer, Présidente de l'Université de Polynésie française aurait dans son ouvrage "Des langues et des hommes" (Editions Au vent des ìles, 2000), plagié le livre de Umberto Eco "La recherche de la langue parfaite ( Seuil 1997).

• Voir un exemple de ces multiples copies ci-dessous 

Une Lettre ouverte à Madame Louise Peltzer, Présidente de l'Université de la Polynésie française, signée de 25 enseignants et chercheurs de l'Université de la Polynésie française, mais aussi d'universitaires de renom, tels que Claude Hagège, professeur honoraire au Collège de France et spécialiste mondialement connu des langues rares, et Maurice Godelier (EHESS), anthropologue spécialiste des sociétés d'Océanie, Médaille d'or du CNRS,est mise en circulation

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Parution 03.04.2011 - Lettre 40

Dans un communiqué, chef-d'oeuvre d'éloquence, le 31 mars 2011, Louise PELTZER, présidente de l’université de la Polynésie française annonce sa démission.

La veille, le 30 mars 2011 Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche de France, mandate une mission : elle attend d'ici la rentrée des propositions visant à garantir éthique et transparence à toutes les étapes de la carrière des enseignants-chercheurs, qu'il s'agisse de leur recrutement et de leurs promotions, du fonctionnement des équipes dirigeantes, du problème du plagiat accru par l'usage d'Internet, ou encore des risques de conflit d'intérêts.

 

Louise Peltzer,  Des langues et des hommes, Au vent des Iles, 2000 p. 27.Voici la longue citation prêtée à Luther :

Umberto Eco, la recherche de la langue parfaite, Seuil, col. Points essais, 1994 p. 120, 121 :

«  ”La langue allemande parle avec des langues de la nature en exprimant bien perceptiblement tous les sons. Elle tonne avec le ciel, lance des éclairs avec les nuages rapides, darde avec la grêle, siffle avec les vents, écume avec les vagues, etc. L'allemand est resté parfait parce que l'Allemagne n'avait jamais été assujettie à une puissance étrangère alors que les vaincus adoptent les coutumes et la langue des vainqueurs comme cela est arrivé au français qui s'est mélangé avec le celtique, le grec et le latin.

L'allemand est plus riche en termes que l'Hebreu, plus souple que le grec, plus puissant que le latin, plus magnifique que l'espagnol dans la prononciation, plus gracieuse que le français et plus correcte que l'italien.

C'est en Allemagne que Japhet s'est marié et a fondé sa descendance, son neveu habitait une des principautés locales avant la confusion babylonienne. Arminius et Charlemagne en sont les descendants les plus illustres. L'Allemagne est aussi le pays de la réforme. L'allemand est la langue qui, plus que toute autre, rapproche de Dieu », dira Luther.” » 

« Dans la période baroque, Georg Philipp Harsdörffer (Frauenzimmer Gesprächspiele, 1641, rééd. Tübingen, Niemeyer, 1968, p. 335) 1641, rééd. Tübingen, Niemeyer, 1968, p. 335) affirme que la langue allemande parle avec des langues de la nature en exprimant bien perceptiblement tous les sons. [...] Elle tonne avec le ciel, lance des éclairs avec les nuages rapides, darde avec la grêle, siffle avec les vents, écume avec les vagues,  […].

L'allemand était resté parfait parce que l'Allemagne n'avait jamais été assujettie à une puissance étrangère alors que les vaincus (c'était aussi l'opinion de Kirchner) adoptent les coutumes et la langue des vainqueurs comme cela est arrivé au français qui s'est mélangé avec le celtique, le grec et le latin.

L'allemand est plus riche en termes que l'Hebreu, plus souple que le grec, plus puissant que le latin, plus magnifique que l'espagnol dans la prononciation, plus gracieuse que le français et plus correcte que l'italien.[...]

On voit réapparaître la thèse (où, suivant les auteurs, seul change le lieu) soutenant que Japhet s'était marié en Allemagne, que son neveu Ashkanaz habitait la principauté d'Anhalt depuis l'époque précédant la confusion babylonienne, et que de lui descendaient Arminius et Charlemagne. […] 

Ces thèses naissent aussi du fait que dans le monde protestant allemand il s’avère nécessaire de défendre la langue allemande, car elle est celle dans laquelle a été traduite la Bible de Luther… »